Cosco, un géant chinois sur les mers
Les trois plus gros armateurs mondiaux, Maersk, MSC et CMA CGM, sont européens. Mais le continent asiatique n’est pas en reste avec la China Ocean Shipping Company, plus communément appelée Cosco, à laquelle nous avons décidé de nous intéresser aujourd’hui dans le cadre de notre série consacrée aux géants du transport maritime.
Une agence gouvernementale chinoise avant tout
La société a été fondée en 1961 en tant qu’agence gouvernementale chinoise. Durant la même année, une filiale est créée à Guangzhou et celle-ci achète un navire britannique rebaptisé Guanghua qui effectua son premier voyage entre Jakarta et la Chine en avril 1961.
Deux décennies se sont écoulées et la jeune compagnie officiait principalement sur les mers asiatiques avant d’entamer des relations commerciales avec les Etats Unis en 1979 en signant un accord avec la société américaine Lyke Brothers Steamship Company, lui permettant ainsi de naviguer sur des routes reliant les deux continents.
Transformation en holding
En 1993 la compagnie maritime chinoise florissante devint une holding à laquelle se greffèrent deux filiales appartenant initialement au gouvernement chinois, entrées dans le sillon Cosco en 1988 pour la première et en 1992 pour la seconde. La première filiale est la China Marine Bunker Supply Company qui exerçait une activité de pétrolier et la seconde était la China Road Transport Company qui exerçait, quant à elle, une activité de transport routier, de quoi donner de nouvelles cordes à l’arc de l’armateur chinois.
Le groupe ne cessa de racheter des sociétés cotées en bourse, comme la Shun Ching Holding à Hong Kong qui était spécialisée dans le négoce de navires et qui a récemment entamé une procédure d’intégration verticale en rachetant notamment une société de fabrication de peintures marines. La compagnie consolida alors sa force en rachetant des sociétés cotées et en investissant dans l’immobilier et le négoce.
Cosco devint ainsi un des plus puissants armateurs chinois et est passée de la forme d’entreprise étatique à celle de société à responsabilité limitée.
Une armada de navires et de services
Le groupe Cosco possède un très grand nombre de navires, à savoir environ 1 190 bateaux toutes capacités confondues, dont 90 porte-conteneurs post-panamax. Outre un investissement conséquent sur sa flotte, le groupe a investi dans de nombreux terminaux portuaires comme le port de Khalifa ou encore le port du Pirée en Grèce où l’armateur a injecté près de 660 millions de dollars pour moderniser ses infrastructures vieillissantes. Ces investissements s’inscrivent néanmoins dans la logique de la politique des nouvelles routes de la soie voulue par Pékin.
Le groupe regroupe aujourd’hui une multitude de services en lien avec la chaine d’approvisionnement mondiale, aussi bien en intégration verticale qu’horizontale, avec des activités de fret, de location de conteneurs, d’opération de terminaux portuaires ou encore avec sa société de négoce de navires ou de fabrication de peintures. Le groupe chinois a su s’imposer dans un panel d’activités variées pour agir sur tous les terrains et renforcer ses positions face à la concurrence. En 2016 est opérée la fusion entre Cosco et China Shipping et, en 2018, l’armateur a racheté l’armateur OOCL pour 6.3 milliards de dollars, cette acquisition la hissant au troisième rang mondial en terme de capacité de transport de containers, avant de céder la place, récemment, à CMA CGM.
Cosco dessert près de 570 ports dans 142 pays par le biais de 403 routes internationales pour une capacité évaluée à 3 millions d’EVP.