Coup de frein dans la logistique mondiale
Après la reprise fulgurante des échanges internationaux, la tendance est désormais au ralentissement généralisé.
Un essoufflement à échelle mondiale
Le phénomène était prévisible. La frénésie de consommation qui a suivi le premier confinement et la reprise asynchrone des trafics internationaux avait entraîné un puissant dérèglement logistique, au grand dam des chargeurs perdus entre les retards et les hausses stratosphériques des taux de fret. Un emballement logistique qui n’était au final que la résultante de la mise à l’arrêt presque complète des trafics mondiaux. Cette vague de demandes n’était donc pas le fruit d’une nouvelle tendance mais plutôt la suite logique du désengorgement de la supply chain mondiale.
Concernant ce ralentissement, tous les secteurs du transport sont touchés. Le constat est partout identique : les volumes diminuent ou stagnent. Avec une inflation importante et des taux d'intérêts à la hausse dans le contexte d’un conflit en Europe, la tendance à l’achat compulsif et irréfléchi est en perte de vitesse. Une tendance qui pousse les institutions à revoir leurs prévisions de croissance à la baisse.
Le raz de marée logistique ne sera finalement qu’une vaguelette inoffensive
Des armateurs tel CMA CGM ont fait état du ralentissement de leurs activités, certains taux ayant dévissé de près de 40%. C’est également le cas pour Maersk qui constate lui aussi une baisse des volumes dans une période où ils sont habituellement à la hausse. Les taux de fret restent toutefois suffisamment élevés pour maintenir les chargeurs dans l’attentisme, comme le note l’allemand Hapag Lloyd qui constate une baisse importante des volumes sur certaines zones comme les Amériques ou l'Extrême Orient.
La Chine, quant à elle, voit ses stocks s’accumuler et la production tourner au ralenti malgré une relance immédiate des usines après les confinements liés à sa politique 0-Covid. Cette politique paralysante pour le commerce, le conflit russo-ukrainien, les taux de fret élevés, les prix des matières premières et le coût énergétique en pleine ascension forcent les consommateurs à revoir leurs modes de consommation provoquant un coup de frein mondial qui fait office de douche froide pour les armateurs lesquels tablaient sur une période post-Covid beaucoup plus chargée.