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Bénéfice record en 2021 pour le canal de Suez

C’était le feuilleton de l’été 2021 : le monde entier a découvert, à ses dépens, qu’une avarie dans un goulet d’étranglement du transport maritime pouvait engendrer une catastrophe logistique d’ampleur mondiale qui, cumulée à la crise sanitaire, a mis un coup de plus à une supply chain extrêmement fragile.

Au terme d’un blocage qui a duré près d’une semaine et mis au mouillage plus de 400 navires, le M/V Ever Given a pu reprendre sa route avant d’être de nouveau bloqué par les autorités égyptiennes durant l’enquête visant à déterminer les responsabilités de l’accident. Le navire a finalement repris sa route après un accord trouvé avec les autorités.

On aurait pu penser qu’après pareil incident l’impact économique aurait grevé les recettes. Mais c’est finalement tout l’inverse qui s’est produit : le canal de Suez a vu son trafic augmenter de 10% et ses recettes fiscales de 13% par rapport à 2020 (6,3 milliards de dollars contre 5,6 milliards en 2020).

L’explication peut se trouver dans le regain d’activité survenu après les multiples phases de confinements asynchrones de 2020 en Europe. La hausse des volumes après une année au ralenti a permis au canal d’engranger plus de passages et, ce, malgré l’avarie estivale qui a fait les choux gras de la presse.

Avec un volume de passage estimé à 10% du trafic mondial, malgré une structure difficile pour les nouvelles générations de porte-conteneurs toujours plus gros, les autorités ont, en 2015, procédé à un élargissement de la partie Nord pour adapter le passage aux nouveaux monstres des mers. En mai 2021, soit deux mois après l’incident, le gouvernement égyptien a annoncé le projet d’élargissement et d’approfondissement du canal, un projet dont le blocage par le M/V Ever Given a mis en évidence l’urgence.

Les travaux sont prévus pour durer deux ans. Un élargissement d’une quarantaine de mètres sera opéré à l’Est tandis que le tronçon le plus au Sud sera approfondi de 21 mètres. En sus de cela, un prolongement de dix kilomètres du canal parallèle, inauguré en 2015, sera effectué sur le côté sud du lac Amer.

Ces travaux permettront au canal de fluidifier son trafic et ainsi d’augmenter les volumes de passages, tout en offrant une meilleure navigabilité pour les navires les plus gros qui se font de plus en plus nombreux à sillonner les océans. Un pari peu risqué pour l’Égypte dont le canal est la seule alternative efficace pour atteindre la Méditerranée et le Sud de l’Europe sans passer par le cap de Bonne Espérance, ce qui représente une économie de trajet de près de 6 000 km, soit deux semaines de navigation. D’autres contournements par train depuis la Chine jusqu’à Hambourg, ou bien par la route du Nord, voire même par Panama existent. Ces solutions ont été étudiées au moment du blocage. Toutefois, en comparaison avec le canal de Suez, ces solutions sont soit trop longues et couteuses, soit pas du tout adaptées aux volumes qu’absorbe le canal chaque année.

Le canal de Suez, dont les tarifs ont augmenté de 6% ce mois-ci, est la principale source de revenu de l’Égypte en dehors du tourisme. Avec un trafic avoisinant les 21 000 navires l’an dernier, nul doute que les travaux seront vite rentabilisés pour la mégastructure égyptienne devenue un incontournable de la supply chain mondiale.

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