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L’IA dans la supply chain

Véritable fantasme de la science-fiction, l'intelligence artificielle n’a eu de cesse d’être portée à l’écran ou dans des romans depuis des décennies. De Hal dans 2001, l’odyssée de l’espace, au dangereux Terminator de James Cameron en passant par Blade Runner ou encore le très ancien Metropolis de 1927, l’intelligence artificielle a toujours été imaginée comme quelque chose à prendre avec des pincettes.

Si durant des années l’informatique a apporté vitesse et facilité dans un grand nombre de domaines, l’intelligence artificielle n’a commencé à montrer son potentiel technologique que tout récemment. Son évolution est extrêmement rapide ! Les premières images générées par les IA ont impressionné mais elles portaient encore des faiblesses. Depuis et en l’espace de quelques mois, l’IA été capable de générer des images et des vidéos plus vraies que nature qui ont littéralement déstabilisé le grand public.

Bien entendu, à ce jour, le meilleur moyen de démontrer la puissance de l’IA auprès du public reste dans les rendus vidéos ou photo qu’elle est en capacité de générer pour toutes sortes d’application. Pourtant, l’intelligence artificielle peut aller bien au-delà de la simple génération de textes ou de médias, elle peut aussi être un excellent support d’un point de vue technique et professionnel.

Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que l’IA n'intéresse le milieu maritime, lequel a commencé à chercher un moyen de relier ce nouvel outil en pleine expansion à son activité. Avec 90% du transport de marchandise effectué par la voie maritime, nul doute que l’IA aura un rôle à jouer dans les années à venir. Et c’est sur ce point que se sont penchés de nombreux experts et de nombreuses sociétés en vue d’imaginer et d’appliquer des technologies à base d’intelligence artificielle qui pourraient optimiser les flux de la supply chain mondiale.


Quelle utilité pour les navires ?

Les intelligences artificielles peuvent avoir la capacité de réduire les erreurs d’entrées de données. En effet, certaines IA peuvent désormais vérifier les données d’un système et détecter d’éventuelles coquilles qui pourraient amener à des incidents, une manière de diminuer drastiquement la fameuse erreur humaine et d’éviter des déconvenues lors de trajets en mer.

Outre la réduction de l’erreur humaine par le biais d’une automatisation des processus de positionnement, de calcul ou de planification, l’IA peut aussi être utilisée pour économiser des ressources telles que le carburant. A l’aide de différentes données mises à disposition, l’équipage d’un navire peut s’aider d’une IA pour créer une route de navigation optimale pour sa consommation de carburant, ou pour éviter tout incident météorologique, facilitant ainsi les itinéraires et assurant une plus grande sécurité à l’équipage. Une amélioration de l’efficacité qui est clairement l’un des enjeux de l’IA dans le domaine maritime. En délégant des tâches à l’IA, les équipes peuvent se concentrer sur d’autres tâches importantes de manière plus efficace et ainsi améliorer non seulement le rendement mais aussi anticiper les différents problèmes et les traiter plus efficacement.

En optimisant ainsi les trajets, l’IA peut aussi anticiper les conditions météorologiques en se basant sur les données qu’elle intègre à travers différentes sources. Ainsi, elle peut éviter au navire de subir une avarie et perdre des containers en mer, ou pire, faire naufrage. De plus, avec la collecte de données en temps réel, l’IA peut également éviter les collisions en mer, qui surviennent plus facilement qu’on ne le croit malgré l’immensité des eaux.

Enfin, la perspective de navires autonomes se dessine lentement mais sûrement. En 2022, le Yara Birkeland, premier porte-conteneurs autonome, a entamé ses essais pour deux ans et les résultats sont encourageants. Bien entendu, ce navire d’une capacité de 120 conteneurs pour une vitesse maximale de 10 nœuds est ridicule face aux Panamax existants, mais les tests effectués sur plusieurs cycles de trajets courts, ont permis de voir que son modèle était durable et pouvait à terme supprimer 40 000 trajets de camions. Ce test a permis de constater que les navires autonomes sur trajets courts sont fiables, moyennant quelques points d’améliorations. Maintenant, passer de très courts trajets à des Panamax sillonnant le globe reste une autre affaire qui va nécessiter énormément de tests, mais c’est un futur qui n’est pas si éloigné au rythme actuel de l’évolution de ces technologies.


Vers une amélioration conséquente de la sécurité ?

L’IA intégrée aux navires n’est pas utile qu’à la navigation. Un autre point important reste la maintenance des équipements qui doivent être contrôlés rigoureusement pour éviter toute avarie. Récemment encore, une avarie électrique, pourtant déjà signalée, a provoqué la collision du M/V Dali sur un pont du port de Baltimore, occasionnant la mort de plusieurs personnes et bloquant les accès au port durant des semaines. Avec une IA prédictive, il est possible de pouvoir analyser en temps réel les équipements et déceler les anomalies pour ainsi anticiper la moindre panne ou surconsommation d’énergie selon ce que détecte l’IA.

Déléguer la surveillance des équipements permet d’éviter des oublis humains et cela laisse aussi plus de temps aux équipes pour effectuer les démarches correctives nécessaires. Les équipes sur les navires ont de très nombreuses tâches à accomplir, leur permettre de gagner du temps est quelque chose de non négligeable pour assurer et renforcer la qualité de leur travail.

Enfin, en dehors des navires, l’IA peut avoir une très grande utilité dans l’élaboration des plans de chargement de navire sur les ports. Charger un navire se révèle être un énorme casse-tête tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux (poids, destinations, nature des marchandises, etc…). Il n’est pas rare que certaines erreurs soient commises et, lorsque des incidents désorganisent les trajets (Canal de Panama impraticable, Suez trop dangereux, etc..), c’est alors une course contre la montre pour ré-optimiser les chargements afin de perdre le moins de temps possible et en sécurité. Les ports autonomes, dotés de robotiques, peuvent désormais s’associer à de l’IA pour procéder aux opérations de manutention d’une manière rapide et efficace.

La création de ce qu’on appelle “jumeau numérique” permet à l’IA d’évoluer dans un monde virtuel où toutes les données se recoupent pour lui permettre d’analyser son environnement et transposer dans le réel des optimisations de processus et l’anticipation de risques.


Quels défauts ?

Jusqu’à présent, nous constatons que l’IA apporte bon nombre d’avantages à la supply chain, mais cela ne signifie pas qu’elle soit parfaite pour autant. N’oublions pas que toute cette technologie est basée sur de l’informatique et aussi et surtout sur des échanges de données à travers le web. Or, la cyber-sécurisation de toutes ces technologies est extrêmement importante car si des pirates parviennent à s'immiscer au sein même d’une IA, ils peuvent modifier à volonté tout un tas de données et provoquer un véritable chaos dans le trafic d’une zone, voire sur le trafic mondial dans son ensemble.

Si la plupart du temps les pirates s’introduisent surtout pour voler des données, il faut envisager des attaques de cyber-terroristes émanant de pays voulant jouer sur l’échiquier géopolitique. On pourrait imaginer un scénario où des pirates modifient le trajet autonome d’un navire et ses données pour le faire disparaître ou encore créer de fausses données de navigation pour ralentir le trajet d’un navire. Tout est envisageable dès lors que l’IA est alimentée par de mauvaises intentions.

Enfin, l’IA pose un problème éthique en ce qui concerne les travailleurs. Lorsque les premières images générées par l’intelligence artificielle sont apparues, ainsi que les textes, des métiers ont paru menacés. Et pour cause, l’accès aux IA peut être beaucoup moins cher et plus rentable que la main d’œuvre humaine, et ça, certaines entreprises l’ont bien compris. Il est donc important de correctement associer l’humain à l’IA et de faire de cette technologie une alliée et non une concurrente jugée déloyale.


On voit ici que l’IA est très clairement dans le sillon de l’avenir du transport maritime, il parait compliqué d’envisager un avenir vraisemblable sans elle. Celle-ci présente de très nombreux avantages quant à l’optimisation globale des tâches et donc des trafics maritimes à venir. Néanmoins, il faut miser sur cette technologie sans négliger l’humain qui, lui, reste malgré tout le meilleur atout qui soit pour accomplir la majeure partie des tâches. L’IA doit être perçue comme un soutien et non pas comme une remplaçante plus efficace et moins chère.

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