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Retour au calme dans le fret maritime ?

La période des taux de fret stratosphériques montre des signes de redescente. Si la crise sanitaire s’est montrée à l’avantage des compagnies maritimes, il était prévisible que tôt ou tard les prix du fret auraient à revenir à des niveaux plus raisonnables. En revanche, peu d’observateurs s’attendaient à ce que ce retour se fasse aussi rapidement.


Effondrement des taux

C’était le grand sujet de controverses de ces derniers mois : des taux de fret ayant atteint des sommets historiques et, concomitamment, des annonces de bénéfices records par les principaux armateurs. Sujet qui a alerté jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, avec notamment les convocations de certains armateurs ou les soupçons d’un Joe Biden lors d’un de ses tout premiers discours en tant que nouveau président.

Le conflit géopolitique en Ukraine aura participé à accélérer la chute des taux. Avec les pénuries générées d’un côté, les augmentations des énergies de l’autre, c’est bien l’ensemble de l’économie mondiale qui se voit ralentie. Nombreux sont les projets qui ont été mis en attente, notamment dans le BTP qui était pourtant alors en plein boom économique.

Ce ralentissement de l’économie, cette baisse globale de la consommation, a mécaniquement entraîné la chute les taux de fret.


Stratégie d’anticipation

De grands distributeurs avaient anticipé leurs commandes, notamment en voyant la Chine relancer une politique zéro-COVID.

Entre ces anticipations et le ralentissement volontaire d’unités de production occidentales, il n’en fallait pas plus pour que la Chine, habituellement débordée en cette période de l’année, voit ses volumes export baisser de manière soudaine. Une baisse de 9% sur l’Europe et 13% sur l'Amérique du Nord, autant dire que la pénurie de containers est loin derrière nous. La production de nouvelles boîtes est à son plus faible niveau depuis 3 ans et la location est en chute libre.

Pour les armateurs, le conte de fée semble bel et bien prendre fin. Les coûts d’exploitation sont plus élevés qu’en 2019 mais ils sont difficilement répercutables car cela ne ferait que renforcer l’attentisme ambiant.

Nous aurions pu croire que l’Europe serait la plus impactée par cette crise, notamment de par sa situation géographique proche du conflit géopolitique majeur qui perdure et sa dépendance aux énergies fossiles venues de l’Est, mais d’autres régions du globe semblent aussi atteintes par le biais d’un effet domino. Si certains pays sont bien moins impactés par la hausse des prix de l’énergie, comme par exemple les USA, nombreux sont leurs clients et leurs fournisseurs situés en Europe ou en Asie qui eux sont impactés, ce qui pourrait à terme plus ou moins long avoir un impact sur les échanges commerciaux globaux.

Les pronostics de croissance s’avèrent très compliqués à faire. Certains organismes estiment, sans réelle certitude, que la croissance à venir sera une des plus faibles enregistrées depuis de nombreuses décennies. Les prédictions sont régulièrement mises à jour pour revoir les chiffres à la baisse.


Pendant ce temps, que font les armateurs ?

Du côté des armateurs, chacun y va de sa propre réflexion : si certains font état de leur pessimisme, d’autres préfèrent voir le verre à moitié plein et se montrent rassurants. Dans ce contexte pourtant, les commandes de navires se portent bien. Fortes des bénéfices hors normes engrangés pendant la crise, les compagnies maritimes investissent dans le renouvellement de leurs flottes de bateaux et de containers, elles se positionnent également sur des secteurs d’activités qui leur permettront de diversifier leurs offres dans les prochaines années.

Les compagnies maritimes semblent anticiper une reprise de l’économie, qui vraisemblablement aura lieu à un moment ou à un autre… ! En attendant, et pour tenter de maintenir les taux de fret, les armateurs réduisent leurs capacités notamment en ralentissant leurs rotations, procèdent à des annulations d’escales ou bien encore suppriment des services.

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