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Le prix de l’énergie pousse des industries au ralentissement

L’Europe fait face à une hausse des coûts énergétiques inédite depuis les années 70. On aurait pu penser que la fin des restrictions sanitaires relancerait l’économie mais c’était compter sans la hausse des taux de fret qui a fortement dissuadé les chargeurs de reprendre la cadence, suivie de près par le conflit opposant la Russie à l’Ukraine qui a fini de doucher tout espoir de relance économique à court terme.


Une flambée des prix qui met sous pression les industriels

Les taux de fret élevés avaient déjà lourdement impacté les industriels en renchérissant le coût des matières premières. La hausse du prix du transport avait entraîné une hausse des prix de nombreuses matières premières importées, soit en raison des faibles rotations des navires sur certains axes, soit par pure spéculation du marché. Une tendance qui avait ralenti la reprise des activités et poussé les industries à la circonspection, occasionnant des retards de production considérables et des pénuries généralisées.

Au moment où la chaîne logistique parvient, bon an mal an, à se remettre sur pied, malgré des difficultés persistantes liées aux taux de fret encore élevés et à des congestions sur les terminaux et dans les dépôts, les actions du gouvernement russe en Ukraine ont posé l’arrêt d’une reprise normalisée des échanges mondiaux. L'atterrissage en douceur tant espéré par les chargeurs et les armateurs n’est pour l’instant pas d’actualité tant la logistique mondiale fait face à un déchaînement de turbulences.

Nombreuses étaient les industries dans les starting blocks pour une reprise en trombe de leurs productions. Mais la flambée des coûts énergétiques,conséquence du conflit opposant la Russie à l’Ukraine, a tout remis en question, notamment chez les industriels européens les plus gourmands en énergie.

C’est le cas par exemple du groupe Norsk Hydro qui a littéralement cessé sa production d’aluminium primaire dans son usine de Slovalco (Slovaquie), production qui, en temps normal, représente 175 000 tonnes d’aluminium par an. Même son de cloche chez Nyrstar aux Pays-Bas qui met à l’arrêt sa fonderie jusqu’à nouvel ordre. Ou encore le producteur d’inox Aperam qui a réduit ses capacités de production. En France, ce sont les verreries Duralex qui ont décidé de cesser toute production cet hiver, mettant les fours au repos et quelques 250 salariés au chômage partiel afin de préserver les emplois et son activité (le verrier aurait toutefois pu faire l’acquisition d’énergie pour le second trimestre 2023).


Le recours à l’importation

Depuis le début de cette crise énergétique, L’Europe aurait perdu près de la moitié de sa capacité de production sur certains métaux tels que l’aluminium, les industries utilisatrice favorisant l’importation plutôt que la production locale. La situation est la même chez les producteurs d’engrais qui tournent à très bas régime comme c’est le cas de plusieurs usines d’ammoniac. Le prix de la production européenne est deux fois plus élevé que celui des produits importés. Un choix stratégique de court terme pour ces industriels qui optent ainsi pour des solutions alternatives plus contraignantes mais moins onéreuses dans le contexte d’une brutale flambée des prix.

Selon le principe des vases communicants, le ralentissement de la production en Europe incite les pays exportateurs à augmenter leurs productions, et leurs prix, pour répondre à un accroissement conjoncturel de la demande. C’est ainsi l’ensemble des prix des biens et des services qui est immanquablement tiré vers le haut.

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