Le canal de Panama reprend “presque” son rythme
Le MSC Marie et ses 17 640 EVP a pu tout récemment traverser le canal de Panama. Un record depuis que le canal s’est retrouvé quasiment fermé suite à un très long passage de sécheresse (El Niño) qui avait lourdement impacté son activité.
Cette traversée demeure une bonne nouvelle car elle ouvre la voie à quelques autres traversées à venir et possiblement un retour à la normale. Il faut toutefois rester prudent : les autorités, bien qu’optimistes, continuent de bien faire attention aux passages de navires sur son infrastructure. Le MSC Marie, un néo-panamax de 366m de long avec une largeur atteignant près de 51 rangées de boîtes, est le plus gros navire à ce jour à avoir circulé sur l’ouvrage panaméen. De quoi rassurer tous les autres navires, plus petits, qui ne pouvaient jusqu’alors transiter par le canal.
Depuis le 1er juin, les autorités ont peu à peu relevé les curseurs pour permettre la reprise de quelques passages. Mais le nombre de navires journalier était largement en deçà du rythme classique auquel est habitué le canal. Fort heureusement, la saison des pluies a permis de revoir à la baisse les restrictions jusqu’à permettre au MSC Marie d’ouvrir la voie à un retour à la normale, après des mois de congestions et de restrictions qui ont eu un impact douloureux pour le trafic maritime de la zone et les recettes du canal de Panama.
L’infrastructure ayant perdu beaucoup d’argent suite à ces événements inattendus, la compagnie a revu à la hausse ses tarifs en les justifiant par de nouveaux frais visant à la fois à pallier de nouvelles complications météorologiques, mais aussi à limiter les abus de certaines compagnies qui ont annulé en dernière minute leurs passages faute de créneau de passage qui leur convienne. L’idée principale étant d’optimiser les futurs passages tout en proposant des alternatives aux navires n’ayant pas su ou pu obtenir un créneau qui leur convienne.
Le but des autorités est ici de proposer une offre de services conséquente afin de ne pas laisser partir les flux de marchandises à la concurrence. L’arrivée probable d’une future ligne ferroviaire transocéanique par le Mexique ainsi que le corridor terrestre envisagé en Colombie sont des concurrents que le canal de Panama tente d’anticiper avant que leur construction ne soit finalement approuvée et mise en route. Pourtant, l’ennemi numéro un du canal reste l’eau, plus précisément la recherche de nouvelles sources d’eau afin de pouvoir remédier aux aléas de la sécheresse comme cette année. De nombreux projets sont en cours et des sources d’eau ont déjà été identifiées. Il reste maintenant à pouvoir les exploiter rapidement pour éviter de nouveaux blocages et une perte de trafic face à de possibles futurs concurrents.
Pour le moment, les autorités jouent la carte de la prudence en reprenant un rythme de croisière tout en gardant l'œil rivé sur la météo et ses réserves d’eau. Comme quoi, la vie d’un canal n’est pas un long fleuve tranquille.