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La croissance chinoise au plus bas depuis 1976

Le géant chinois nous a habitués à une croissance économique impressionnante et constante depuis de nombreuses années. Avec pour 2022 l’un de plus bas taux de croissance enregistré depuis 50 ans, est-ce que le ralentissement récent relève d’un accident temporaire ou bien est-il le signal d’une grande tendance de fond ?


Un ralentissement lié à une politique zéro-Covid ?

2020 est à marquer d’une pierre noire dans l’histoire économique de nombreux secteurs d’activité. Si certains, comme les armateurs, ont su tirer leur épingle du jeu non sans quelques polémiques, d’autres acteurs économiques ont souffert des conséquences de l’épidémie mondiale et de la mise en sommeil des économies du monde entier durant de nombreuses semaines et de manière totalement asynchrone.

La Chine, depuis plusieurs décennies et l’augmentation des échanges mondiaux, encouragés notamment par le développement d’internet qui a dynamisé le consumérisme, est devenue l’usine du monde et le point central de toute la supply chain. Lorsque les confinements ont été décrétés un peu partout autour du globe, la Chine a mis le monde entier en pause avant de repartir de plus belle. Mais c’était sans compter sur le COVID-19 toujours présent et bien décidé à poser ses valises désormais dans notre quotidien.

L’épidémie étant partie de Chine, le gouvernement chinois a voulu se montrer exemplaire. Touché dans sa fierté, le Céleste Empire amené une politique plus que drastique pour endiguer la pandémie, au risque de faire souffrir sa propre population et d’asséner un nouveau coup à son économie et à celle des pays dépendant de sa production.

Cette politique très dure vis à vis du virus a donc mené le pays à se couper de la mondialisation à plusieurs reprises sur plusieurs zones importantes. A l’autre bout de l’échiquier économique, l’agacement a commencé à se faire sentir chez les partenaires commerciaux du pays. Une prise de conscience de leur dépendance à la Chine a pu pousser des unités de productions ou des sources d’approvisionnement à se relocaliser, faisant perdre des parts de marché à plusieurs productions chinoises.

Il va sans dire que la conjoncture mondiale exceptionnelle couplée aux décisions gouvernementales abruptes ont été responsables, en grande partie, du ralentissement économique de cette année 2022.


Un objectif de croissance loin d’être atteint

Pékin s’était pourtant donné un objectif bien en deçà des autres années, conscient que l’économie n’allait pas reprendre à un rythme soutenu. L’objectif de croissance annoncé était de 5.5%. L’année s’achève sur une croissance tournant autour des 2,7%, soit la pire performance depuis 1976 si on exclut 2020 qui était une année au contexte très particulier.

Plusieurs experts économiques affirment que c’est bien la politique zéro-Covid qui a freiné l’activité chinoise. Pire encore, la mise à l’isolement forcée de la population, puis le relâchement total et soudain ont créé une explosion de malades du Covid, paralysant l’économie du pays et ses échanges extérieurs.

Autre raison liée à ce ralentissement de croissance : la politique immobilière en Chine qui a durci ses conditions, freinant ainsi les investissements dans la construction. Exemple flagrant des conséquences de cette politique : Evergrande, le désormais ex-numéro un chinois de l’immobilier, qui s’est vu acculé sous les dettes après la mise en place de cette politique drastique et qui se trouve aujourd’hui dans une situation financière très compliquée. Voyant la situation tourner à leur désavantage, les autorités chinoises se sont résolues à assouplir les mesures. Mais le mal était fait, les promoteurs sont actuellement soit en proie à de fortes difficultés, soit en cessation d’activité, quand ils n’ont pas simplement déjà quitté le territoire.



Ce puissant ralentissement met ainsi en exergue le fait que les politiques drastiques menées tambour battant par le gouvernement chinois ont eu l’effet inverse à celui escompté et ont tiré l’économie chinoise vers le bas de manière brutale, ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour le reste du monde. Malgré tout, si cette année 2022 s’avère très décevante pour le gouvernement chinois, celui-ci semble avoir appris de ses erreurs et décidé de revoir sa copie pour une année 2023 sous le signe d’un renouveau économique. A voir…

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