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La chute du yuan

Après deux années particulièrement mouvementées dans la logistique mondiale et notamment en Chine où les ravages liés au COVID-19 ont causé de nombreux dégâts humains et économiques, on aurait pu croire que les choses iraient en s’arrangeant. Or, la conjoncture géopolitique et économique actuelle en a décidé autrement.

Avec un puissant ralentissement économique mondial, la Chine, qui est communément considérée comme l’usine du monde, n’a pas déclenché le tsunami de containers attendu sur les grands port maritimes du globe. Au contraire, l’attentisme généralisé en lien avec les augmentations des coûts énergétiques, entre autres, empêche la Chine de reprendre son rythme habituel.

Sur le plan monétaire, le yuan s’est lancé sur une descente inédite, dont on ignore si elle est volontaire ou non. Le dollar reprend des couleurs face à la monnaie chinoise laquelle n’en finit plus de dégringoler, faisant craindre aux autorités une fuite des capitaux. Le gouvernement chinois montre des signes d’inquiétude en essayant d’intervenir sur sa monnaie.

Fidèle à son habitude, le gouvernement de Pékin reste peu dissert sur ses actions. D'après les données fournies, le pays aurait enregistré une croissance de 3.9%, soit un chiffre supérieur à la moyenne prévisionnelle envisagée par plusieurs économistes. Toutefois, il faut prendre ce pourcentage avec des pincettes : nombreux sont les analystes qui doutent de la véracité de ce résultat, tombant avec du retard et juste après le congrès du parti communiste. Une prudence compréhensible quand on sait que, comme l’indique le “Financial Times”, le nombre de données économiques fournies annuellement par le bureau chinois des statistiques est passé de 80 000 à 20 000 depuis que Xi Jinping est au pouvoir (2013), le tout couplé à une réelle opacité des actions gouvernementales sur le marché des changes.

Pour l’heure, le yuan a chuté de 15% face au dollar cette année mais se maintient par rapport à l’euro. Une chute inédite mais cohérente quand on sait que nombre de devises asiatiques ont elles aussi dévissé face au dollar. Toutefois, en dépit de cette chute, la Chine reste une grande puissance économique. La baisse de sa devise permet aussi d’améliorer la compétitivité de ses entreprises à l’export, en particulier dans un contexte très instable.

Malgré le ralentissement économique généralisé ou les incidences de sa drastique politique zéro-COVID, la Chine a malgré tout augmenté ses exportations vers la Russie de 11%, une augmentation favorisée à la fois par les sanctions européennes à l’égard des Russes, mais aussi par la chute vertigineuse de la monnaie chinoise face au rouble, de l’ordre de 28%.

Nul doute que tous les secteurs d’activité vont suivre de près les évolutions de la devise chinoise comme thermomètre de la santé du pays afin d’anticiper au mieux la reprise des échanges internationaux aujourd’hui fortement ralentis.

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