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L’euro au plus bas depuis plus de 20 ans ?

Proximité géographique avec les zones de guerre, inflation, risques énergétiques… l’euro cède du terrain par rapport à un dollar rapidement redevenu valeur refuge.

Pour la première fois depuis la création de l’euro, les monnaies européenne et américaine s’échangent à parité.

Situation inédite qui interroge sur l’avenir de nos économies à court et moyen terme.


Un euro vaut un dollar

L’euro est arrivé à un seuil critique de sa valeur mardi 12 juillet, une valeur égale à celle du dollar, avant de remonter sensiblement.

Mais à y regarder de plus près, c’est l’ensemble des monnaies qui voient leurs cours s’infléchir par rapport au dollar. On constate d’ailleurs une meilleure tenue de l’euro que de la livre sterling ou du yen par exemple.

Il n’est pas nouveau que, dans les temps de guerre et de crise, les investisseurs se tournent davantage vers le dollar considéré comme valeur refuge. La guerre en Ukraine et les menaces de pénuries de combustibles font craindre un ralentissement des économies, en particulier des économies fortement dépendantes des ressources énergétiques et agricoles. Les investisseurs achètent donc préférablement du dollar considéré comme plus sûr à court terme.

Ce phénomène est renforcé par une hausse des taux directeurs décidée par la réserve fédérale américaine, hausse qui est intervenue avant celle annoncée pour mi-juillet par la BCE (Banque Centrale Européenne).


Des perdants et des gagnants

Comme toujours, une telle conjoncture présente des avantages et des inconvénients.

La dépréciation de l’euro face au dollar renchérit mécaniquement nos achats lorsqu’ils sont libellés en dollar, ce qui est la cas des énergies fossiles notamment. C’est également une grande part de notre commerce avec les pays asiatiques, dont nous sommes fortement importateurs, qui est impacté. Il faut donc s’attendre à un accroissement des coûts de production et de l’inflation, porté essentiellement par le prix des hydrocarbures.

A l’inverse, nos exports, et le secteur touristique, peuvent se retrouver avantagés par cette inversion des cours. Les entreprises exportatrices bénéficient d’un avantage concurrentiel face à des concurrents de la « zone dollar ». Aéronautique, armement, traitement de l’eau, process industriels, etc, nos économies européennes hébergent des champions qui exportent sur tous les continents. La dépréciation de l’euro leur offre un argument commercial supplémentaire pour conquérir de nouveaux marchés.

L’avenir reste bien entendu incertain. Et ce d’autant plus que les institutions européennes pourront être tentées de privilégier la prudence dans le jeu avec les taux directeurs, le risque étant de mettre l’économie en récession dans une zone où tous les pays n’ont pas le même niveau de développement.

Cette limitation des marges de manœuvre européennes pourrait bénéficier au billet vert et tirer le cours de l’euro encore un peu plus vers le bas.

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