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Interview de Cyrille Chahboune

Dans le cadre de notre mécénat, nous avons décidé de suivre et de soutenir le lieutenant Cyrille Chahboune dans son projet olympique. Il nous a accordé un peu de son temps malgré un agenda très chargé. Nous suivrons de près et nous encouragerons son aventure vers les J.O. paralympiques de 2024. Pour apprendre à mieux connaître son parcours et sa personnalité, nous vous proposons cette interview réalisée à la veille des championnats européens de volley assis pendant lesquels Cyrille Chahboune défendra avec le courage qui le caractérise le maillot français. Applaudissements !


Avant votre accident, étiez-vous aussi impliqué dans les sports collectifs ?

Je ne l'étais pas plus que cela, mon travail me prenait beaucoup de temps. Je pratiquais le sport collectif avec des amis et collègues mais pas dans le but de faire de la compétition. C’est vraiment une fois que j’ai eu mon accident et que j’ai commencé ma reconstruction que j’ai eu l’envie de me lancer dans le tir en individuel et dans le volley assis en collectif.


Est-ce que ce mental, qui aujourd’hui est votre force, est quelque chose qui était déjà ancré en vous avant votre accident, ou bien est-ce un état d’esprit qui s’est révélé suite à cet événement ?

J’avais déjà un mental assez fort. Certes, l’accident a été une réelle épreuve, mais une fois que j’ai accepté ma situation et, donc, mon handicap, je me suis relevé et j’ai lancé la machine. Mon métier m’a permis de créer ce mental qui m’a aidé à me remettre à flot assez rapidement.


Vous êtes un vrai touche à tout, ski, volley, parachute, voile, y-a-t-il un autre sport que vous aimeriez un jour pratiquer en compétition si l’occasion se présentait?

Le parachutisme en soufflerie me tente oui, mais je pense que ce sera le dernier sport sur lequel je me positionnerai car pour toucher le haut niveau c’est un réel investissement de temps et de travail.

Je fais du volley assis et du tir en haut niveau pour atteindre les JO, mais malheureusement pour le moment le parachutisme en soufflerie n’est pas encore reconnu comme compétition olympique. Il y a cependant un espoir car j’ai récemment pu participer à la 1ère coupe du monde de soufflerie. La France a notamment créé la section handisport qui devrait, je l’espère, permettre à court terme de faire en sorte que cette compétition soit validée aux JO à l’avenir.



Avec une formation aussi rigoureuse que celle de militaire, pensez-vous que votre passé professionnel est un réel plus qui vous a permis de vous forger un tel mental ?

C’est même une certitude. Je me souviens, après mon accident, nous étions 2 accidentés et avec mon camarade nous sommes allés en équipe de France de volley ensemble. On voit assez nettement que par rapport aux civils, on gère beaucoup mieux les situations de stress et de pression. A l’entrainement ce n’est pas tant visible que cela, mais une fois la compétition engagée, on détecte facilement ceux qui ont un mental déjà habitué au stress. Bien sûr, je ne dis pas que tous les civils sont assujettis à mal gérer le stress, mais c’est logique, quand on est militaire, on y est davantage habitué et surtout nous sommes préparés à des situations très tendues, ce qui aide au final pour la compétition.


Quels conseils donneriez-vous à une personne handicapée et qui souhaiterait se lancer dans le handisport ?

Actuellement, on fait en France ce qu’on appelle la relève. En gros ça consiste à tester les personnes handicapées afin de définir avec elles les critères qui leur permettront de voir, en quelque sorte, quel sport serait le mieux adapté pour elles. Une fois que ce sport est déterminé, on propose à la personne un stage de découverte.

C’est vraiment quelque chose d’important et il ne faut surtout pas hésiter à tester ça ! Dans le civil, les handicapés sont souvent renfermés sur eux-mêmes, ce qui est compréhensible tant le choc du handicap est rude. Mais le sport permet justement de se reconstruire, de s'extérioriser, de se redonner un but et de prouver ainsi que malgré l’épreuve, on est encore capable d’accomplir énormément de choses.


Si vous n’aviez pas eu cet accident, auriez-vous envisagé une carrière sportive après l’armée ou est-ce vraiment consécutivement à cet accident que vous êtes entré dans la compétition ?

Je dirais que c’est véritablement à cause de l’accident que ma carrière sportive a été lancée. Avant cela, l’armée était ma passion et j’étais partit pour une longue carrière. Je comptais investir dans l’immobilier et profiter de ma retraite pour faire pompier volontaire ou sauveteur en mer par exemple. Je comptais me rendre utile grâce à mes connaissances et mon savoir-faire, mais le destin en a voulu autrement. Et je suis finalement entré dans une carrière sportive.


Qu’est-ce qui vous a tant séduit dans le volley assis?

Le volley faisait partie des sports que l’on pratiquait quand nous étions en mission à l’étranger. Le foot avait été interdit car trop accidentogène et, comme nous étions souvent basés sur des terrains sableux, le volley était le sport idéal.

Forcément, je connaissais le sport et, durant ma rééducation, nous avons mis en place le volley assis. Pour moi, au début, c’était un exercice comme un autre, mais quand je suis sorti de ma rééducation, un camarade lui aussi accidenté, m’a dit qu’il existait une équipe de volley assis nationale qui se montait. J’ai tenté le coup et j’ai suivi jusqu’à la création de l’équipe de France que j’ai intégrée et c’est là que la compétition a démarré réellement pour moi.



Quelle est la principale difficulté du volley assis par rapport au volley debout ?

Je dirais que la principale difficulté réside dans les déplacements. Comme nous sommes au sol, et pas en fauteuil, si nous sommes mal placés sur le terrain, le toucher de balle sera moins bon et la passe ou l’attaque seront moins précises.


Quels sont pour vous, les équipes étrangères qui risquent de vous créer le plus de difficultés durant les jeux paralympiques ?

Je dirais les Iraniens car ils sont champions du monde et champions olympiques. Ils ont un sacré palmarès à leur actif et un membre de leur équipe mesure 2m47 !

Les Bosniaques aussi sont très bons, ainsi que les Allemands qui peuvent nous donner sacrément du fil à retordre ! Après on a aussi des nouvelles équipes comme les équipes asiatiques qui tapent direct dans le très haut niveau.

Après, tout peut changer d’une olympiade à l’autre bien entendu.


Quand on voit votre mental, votre envie d’aller toujours plus loin, est-ce que le coaching pourrait justement être quelque chose qui vous attirerait dans un avenir plus ou moins lointain ?

Pas forcément non. Je voudrais enchaîner sur le tir après le volley. Qui plus est, en paralympique, on peut compétiter beaucoup plus longtemps que les valides et j’ai encore de la marge pour le tir : certains athlètes ont même 50 ans ! J'aimerais pouvoir continuer le plus longtemps possible dans la compétition et ensuite nous verrons au fur et à mesure ce qui m’attend.

Pour le coaching, pourquoi pas demain le faire sur le tir, mais dans un avenir plus lointain. Le tir j’ai une réelle expérience liée à mon passé militaire, alors qu’en volley je me sens moins légitime. Pourquoi pas en revanche filer un coup de main sur le volley, mais non, je me vois davantage coacher sur le tir que le volley c’est certain !


Le handisport gagne de plus en plus en popularité. Existe-t-il toutefois des choses qui pourraient encore être améliorées selon vous, pour assurer une plus grande visibilité à la discipline ?

Je dirais, d’une manière générale, la communication. Nous manquons cruellement de communication. Les JO permettent une meilleure visibilité, mais ce n'est que tous les 4 ans et entre les olympiades quand est-ce que nous sommes visibles ?

Je vous donne un exemple, il va y avoir bientôt les championnats d'Europe de volley assis à Rouen. Je suis certain que vous n’en avez pas entendu parler, n’est ce pas ?

Pour moi, il faudrait que l’on soit autant valorisés que les valides dans les autres sports. On commence à peine à voir du sport féminin dans les médias, et seulement des sports “bankables”, c’est encore bien maigre. Les politiques font de beaux discours à chaque fois mais, passées les belles intentions, aucune action n’est réellement entreprise !

Certains pays anglo-saxons offrent une plus grande visibilité aux handisports. D’une manière générale, en dehors de quelques exceptions, la plupart des pays, dont la France, sont frileux à l’idée de nous accorder une plus large audience, alors que nos sports sont tout aussi passionnants !


Merci beaucoup Cyrille pour le temps que vous nous avez accordé. Nous vous souhaitons bonne chance dans votre projet et nous ne manquerons pas de vous suivre et de vous encourager !



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