Hausse des cours de matières premières : aucune accalmie ce semestre encore
Nous avions évoqué il y a quelques mois la stabilisation à la hausse du cours de l’acier. C’était au tout début de l’année 2021. Cette hausse, liée à la crise sanitaire toujours en vigueur, était parvenue à cesser son escalade pour aller vers une certaine stabilisation, laissant entrevoir une possible baisse à l’approche du second semestre de l’année.
La hausse des prix ne s’est finalement pas atténuée.
On espérait un essoufflement de ces multiples augmentations du cours des matières à l’approche des campagnes de vaccinations de masse et, donc, des reprises progressives des secteurs d’activité ralentis ou mis en stand-by. Mais il n’en a finalement rien été.
En effet, la pénurie de containers reste présente avec un début de retour à la normale qui n’est plus attendu avant la fin de second semestre. Cette pénurie en entraînant d’autres, les fermetures de nombreux pays à des rythmes divers ont provoqué une désorganisation complète de la chaîne logistique, des difficultés d’approvisionnement de matières premières pour les usines, majoritairement chinoises.
Cette difficulté à s’approvisionner a, par corollaire, entraîné une hausse des tarifs encore inédite par sa vitesse et sa brutalité. Les usines ont redémarré mais elles peinent à regagner leurs volumes à cause des difficultés d’approvisionnement. Ainsi, les matières se font rares et les prix s’envolent. Des matières comme le cuivre, le palladium, l’aluminium ou encore l’étain, matières fortement utilisées dans l’automobile ou l’électronique, font grimper les prix par leur soudaine raréfaction aux lieux de leur emploi.
Le bois n’est pas en reste
Autre hausse inattendue : celle du bois de palette. Composant très largement utilisé dans le commerce et l’industrie, il voit ses prix flamber comme jamais auparavant. La raison en est un fort ralentissement de la production à cause des différents confinements, notamment en Allemagne, l’un des principaux producteurs Européen.
Les déconfinements ont entraîné une reprise quasi instantanée de tous les commerces et usines, y compris celles fabricant ce bois de palette qui n’a donc pas eu le timing suffisant pour pouvoir satisfaire la demande colossale des établissements gourmands en cette matière.
La palette est très largement utilisée dans la logistique, que ce soit pour le stockage ou le transport, le vrac se faisant rare dans le domaine du B to B. De fait, avec toute une économie en pause, les fournisseurs de bois n’ont pas pu produire les volumes pour faire face à la demande qui allait inexorablement arriver en masse dès que le feu vert a été donné pour redémarrer. La palette est un élément indispensable dans la logistique. De fait, si le bois est en situation de pénurie, on assiste à une hausse de ses cours et de fait à une hausse des coûts logistiques. A ce jour, on estime qu’il y a environ 5 milliards de palettes utilisées dans le monde, dont 90% sont en bois.
Le recours à la palette en plastique reste très rare, du fait de son coût très élevé, mais aussi parce qu’elle est majoritairement utilisée dans des secteurs de niches bien définis. Ainsi, l’offre peine à suivre la demande et le prix des palettes a augmenté de près de 40% cette année.
Autre phénomène, et non des moindres, la hausse de la demande venant de particuliers et de certains secteurs comme les CHR qui voient en la palette un moyen économique de créer des mobiliers extérieurs solides et peu onéreux. De fait, cette demande croissante inédite participe à la hausse des tarifs. La situation est très tendue et devrait le rester encore plusieurs mois.
La situation actuelle n’est que la conséquence de nombreux événements liés à la pandémie de la COVID-19. Les multiples confinements ont entraîné une mise en stand-by de tous les secteurs d’activité et la reprise de ceux-ci, pas tous dans une totale synchronicité, a pris de court les approvisionnement de matières premières, qui de fait n’ont pu honorer la reprise fulgurante de la demande et a ainsi créé cette hausse quasi générale des cours de matières premières.
Les experts tendent à dire que les pénuries de matières premières, et celles des containers et autres produits manufacturés, devraient perdurer encore jusqu’à la fin de l’année avec des phénomènes inflationnistes à prévoir sur les prix de nombreux produits tels que le papier, l’automobile, l’informatique et bien d’autres.
Nous ne manquerons pas, comme jusqu’à présent, de vous tenir informés régulièrement de l’évolution de la situation.