Encore près de 150 conteneurs perdus en mer cet été à la pointe sud de l’Afrique.
Depuis que les rebelles houthis ont entamé des attaques contre les navires circulant sur le Golfe d’Aden, la majeure partie du trafic maritime mondial passe désormais par la pointe sud de l’Afrique dans le but de contourner la dangerosité du passage égyptien.
En juillet dernier, des conditions météorologiques extrêmes ont forcé un très grand nombre de navires à freiner leur course afin de ne pas tomber en pleine tempête. Malheureusement, certains navires n’ont pas pu se mettre en sécurité dans les temps et ont eu à subir des climats extrêmes. Le m/v CMA CGM Benjamin Franklin, un porte conteneurs d’une capacité de 17 859 EVP sur près de 400m de long, a été pris dans les vagues le 9 juillet dernier au large de Durban.
Les conditions météorologiques ont été relativement inattendues et leur intensité difficilement prévisible dans un délai suffisant pour permettre aux navires circulant dans la zone concernée de trouver un refuge. Dans le cas du Benjamin Franklin, les flots extrêmement agités ont occasionné la perte de 44 containers en mer ainsi que le dommage de 33 autres. Fort heureusement, aucun membre de l’équipage n’a été blessé et les conteneurs maritimes concernés ne contenaient aucune marchandise dangereuse.
Le 19 août, à nouveau, ce sont 99 containers qui ont été perdus en mer au large de l’Afrique du Sud par le CMA CGM Belem, pareillement dans des conditions atmosphériques complexes.
Chaque année, ce sont des milliers de containers qui sont perdus en mer. Que ce soit à cause d’avaries comme pour le Benjamin Franklin ou le Belem, où les conditions météorologiques font basculer des containers pourtant bien arrimés, soit ils sont volontairement jetés à la mer afin de lâcher du lest et ainsi rééquilibrer le navire si la houle est trop puissante. Ou bien à cause d’erreurs de chargement, comme un mauvais plan de chargement ou un arrimage défectueux, entraînant un basculement d’une à plusieurs boîtes à la moindre secousse un peu trop soutenue.
Les containers perdus en mer restent encore aujourd’hui une grande problématique qui croit de pair avec l’augmentation des capacités de chargement des navires et les volumes de transit qui ne cessent de croître. Entre la pollution potentiellement engendrée et les risques de collision avec ces épaves flottant parfois entre deux eaux, les armateurs renforcent leurs procédures afin de diminuer ces pertes.
De nombreuses solutions sont mises en place ou à l’étude, comme par exemple le tracking GPS des containers, l’utilisation de l’IA pour aider à éviter les erreurs humaines sur les plans de chargement, ou encore des renforcements de contrôle sur les procédures d’arrimage des conteneurs. Ainsi bien entendu que le renforcement des contrôles sur les déclarations de marchandises dangereuses afin d’éviter toute avarie comme celle survenue à Ningbo encore tout récemment.