Depuis plusieurs semaines maintenant la supply chain mondiale est en plein ralentissement, tous secteurs confondus. Les récentes actualités ont plongé l’économie mondiale dans une crise qui peine à se résorber. Alors que les difficultés à remplir les containers sont manifestes, voici qu’une centaine de grands navires arrivent au terme de leur construction et vont débarquer dans un contexte macroéconomique complètement déstructuré.

Il y a quelques mois, lorsque le commerce mondial battait son plein, la majorité des armateurs ont passé commande de navire pour renouveler une flotte vieillissante, augmenter leurs capacités de transport ou pour s’adapter à une demande en croissance sur certains axes. Problème : sur la petite centaine de navires programmés, 31 d’entre eux sont des unités de 24 000 EVP, tandis que le marché actuel se trouve complètement inadapté en matière d’équilibre entre offre et demande.

Conséquence : ces navires pourraient rester à quai un moment compte tenu du contexte économique actuel qui les pousse à jeter l’ancre avant même d’avoir pu naviguer. Preuve en est que de nombreux voyages inauguraux ont été repoussés jusqu’à nouvel agenda faute de pouvoir remplir les bateaux. Une grande part de ces nouveaux entrants est par ailleurs propulsée au GNL afin de se conformer aux normes environnementales. Certains armateurs ont décidé de repousser quelques-unes de leurs commandes tandis que d’autres prévoient de cesser les contrats de locations des navires les plus vieux ou tout simplement de mettre à la casse leurs plus anciens bateaux afin de ne pas se retrouver avec des navires neufs sous les bras et impossibles à rentabiliser.

Pour l’heure, selon le Journal de la Marine Marchande, on estime que 25% des commandes en cours pourraient être reportées et 10% annulées. Une estimation qui en dit long sur l’état actuel du marché et des chamboulements occasionnés par les récents événements.