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Alerte aux fausses plaques CSC

Des confrères d’outre-Manche nous ont alertés sur la présence de containers dotés de fausses plaques CSC. Si le fait n’est pas nouveau, il semble cette fois-ci beaucoup plus fréquent.


Qu’est-ce que la plaque CSC d’un container ?

Nous avons consacré une page sur notre site expliquant ce qu’est la plaque CSC d’un conteneur maritime. Pour mémoire, CSC est l’abréviation de Convention for Safe Containers. Ces 3 lettres sont universellement reconnues dans le milieu maritime et sont régies par les articles de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) qui fait partie des Nations Unies. Ces plaques sont donc une forme de licence permettant aux containers d’être expédiés à l’international par tous moyens de transport.

Sur la plaque CSC figurent de nombreuses informations telles que le poids maximal d’empilage, le poids brut maximal en charge, le produit utilisé pour le traitement du plancher contre les parasites, sa date de fabrication ainsi que sa provenance.

Tout récemment, le Royaume Uni a vu débarquer plusieurs boîtes équipées de plaques CSC qui, après analyse, se sont avérées être falsifiées.


Détecter les fausses plaques

Nos confrères britanniques ont été alertés lorsqu’ils ont vu passer dans leurs ateliers des containers manifestement anciens et dont les plaques CSC étaient neuves. Accompagnant la vie du container en pleine mer, la plaque CSC subit les mêmes conditions extrêmes et vieillit avec le container. Mais elle reste visible et elle est très rarement changée.

Par ailleurs, comment un container qui semble, visuellement, âgé d’au moins une quinzaine d'années pourrait-il être muni d’une plaque neuve sur laquelle serait inscrite une date de construction de moins de 5 ans ?

Les éléments ne collaient pas et c’est ainsi que nos confrères ont détecté la supercherie.


Pourquoi voit-on ces containers en circulation ?

Il va sans dire qu’il y a une faille dans le système. Tout bon inspecteur de container aurait pu remarquer cette dichotomie entre plaques et containers lors des passages sur les divers parcs de réparation à travers le monde. Il y a probablement eu une forme de laisser aller, de laxisme, permettant au final à ces boîtes de circuler en toute illégalité.

Il y a nécessairement une raison qui pousse des containers à disposer de telles plaques.

D’après les informations obtenues par nos confrères, il semblerait que la provenance de ces plaques soit chinoise, et plus précisément en lien avec le service ferroviaire Chine-Europe qui dispose visiblement de ses propres règles en termes de circulation de containers.

En effet, il s’avère que les règles ferroviaires imposent l’utilisation de containers dont l’âge ne dépasse pas 7 ans, car les conteneurs doivent être en bon état structurel et suffisamment résistants pour soutenir la force de poussée de deux trains se croisant à grande vitesse. Les containers subissent à chaque croisement une très forte pression qui, si un élément venait à se détacher d’un container trop abîmé, pourrait entraîner un grave accident. Les convois pouvant mesurer jusqu’à 800 mètres de long, un déraillement pourrait être plus que catastrophique.

Ainsi, pour contourner cette règle d’âge maximum des containers, certaines personnes peu scrupuleuses apposeraient des plaques neuves sur de vieux containers afin de les rendre éligibles au transport ferroviaire. Car un container d’occasion est généralement moins cher qu’un container neuf. Comme ces containers circulent ensuite de parc en parc, ils se retrouvent forcément en mer et c’est ainsi qu’on découvre des containers frauduleux sur les porte-conteneurs et dans les dépôts et ports maritimes à travers le monde.


Quelles conséquences ?

Les fausses plaques CSC peuvent générer de nombreux incidents.

Tout d’abord, avec une fausse plaque, comment garantir l’entretien correct de la boîte ? Nous l’avons vu plus haut, les plaques CSC disposent de nombreuses informations sur le container qui s’avèrent fortement utiles pour sa circulation et son entretien. En outre, les containers doivent passer des contrôles réguliers en fonction de leur âge. Si la plaque est fausse, comment garantir la traçabilité et la bonne sécurité du container lorsqu’il est en circulation ?

Si la plaque CSC est détectée comme fausse, cela ne veut pas dire que l’on peut aisément la remplacer par la bonne. En effet, si la plaque originale a été enlevée, elle ne pourra être recréée que sur la base des données techniques d’origine, faute de quoi le container devient de fait inapte au transport.

Avec les nombreux containers à la vente, si le vendeur fait preuve de laisser aller ou s’il se laisse berner, un acheteur peut donc à son tour se retrouver propriétaire d’un container soi-disant récent et qui s’avère en réalité beaucoup plus âgé. Heureusement, certains indices permettent de détecter rapidement une fraude, comme, par exemple, des boîtes dont les portes sont d’une conception datant d’une vingtaine d'années alors que la plaque stipule que le container n’en aurait que 8… !

Un container dont l’âge est falsifié est potentiellement dangereux, surtout s’il doit transporter certains types de marchandises ou des matériels lourds alors que ses éléments structurels ne sont plus du tout aux normes voire très abîmés. En outre des pays comme l’Algérie interdisent l’importation de containers d’occasion. Une opération vers l’Algérie pourrait se voir fortement compromise à l’arrivée si les douanes s’aperçoivent que le container importé, supposément neuf, est en fait un container d’occasion !

Enfin citons l’utilisation des numéros ACEP, qui signifient que le propriétaire enregistré sur la plaque CSC du container est responsable de l’état de réparation de celui-ci. Or, comme le container a une plaque falsifiée, le numéro ACEP est faux ! En cas de litige, impossible de se retourner contre le bon propriétaire.


Comment ne pas se faire avoir ?

Pour éviter de se faire avoir, il faut se procurer des containers auprès d’un fournisseur expérimenté dont la réputation n’est plus à faire. Un prestataire de qualité saura rapidement identifier un container inadéquat et ne vous le proposera pas à la vente pour l’export.

Chez ContainerZ, chaque container qui passe entre nos mains est scrupuleusement inspecté par nos équipes pour garantir la qualité de celui-ci. Au moindre doute, nous suspendons la mise à disposition du container et nous nous occupons en interne de retracer la provenance du container qui pourrait disposer d’une plaque frauduleuse. Lorsque nous vendons un container qui sort du circuit pour une application sédentaire tels que le stockage, une salle de sport, un atelier, etc… nous veillons à ce qu’une remise en circulation internationale soit impossible à faire par la suite.


Comment faire si vous vous retrouvez avec un container frauduleux ?

Si vous découvrez que votre container est équipé d’une plaque frauduleuse, il doit devenir impossible de le faire circuler en mer. Si en revanche, vous souhaitez l’utiliser de manière sédentaire, alors vous ne devriez subir aucune conséquence car sa plaque ne sera pas d’une quelconque utilité pour vous. Le doute demeurera quant à l’âge réel du container mais s’il remplit le rôle qui lui est attribué, l’impact en sera faible voire nul. Car un container ancien n’est pas nécessairement un container en mauvais état !

En revanche, si vous avez acquis un container en vue d’une utilisation maritime, la première chose à faire est de ne surtout pas utiliser votre container avec cette fausse plaque, vous seriez alors en pleine illégalité et vous risqueriez des poursuites en cas de contrôle ou d’avarie. Si le container ne vous a pas encore été livré et que vous avez la certitude, ou un doute, sur l’authenticité de la plaque, dans ce cas il conviendra de demander l’échange ou le remboursement du container. Si vous avez reçu le container, il vous faudra le retourner au fournisseur.


A l’évidence, la recrudescence de ces containers équipés de fausses plaques CSC trouve ses origines dans la récente pénurie de containers qui a encouragé de nombreuses personnes à remettre en service quelques vieux containers pour pallier le manque et profiter des prix de vente élevés. Sachant que la source de cette augmentation des fausses plaques vient, en toute vraisemblance, de contrôles trop légers à tous les niveaux de la chaîne, il faut donc renforcer ceux-ci afin d’éviter la circulation de ces boîtes frauduleuses. Il est nécessaire de former le personnel sur le terrain pour que ce problème soit, sinon éradiqué, tout au moins limité au maximum.

En cas de doute ou pour plus d’informations sur ce thème n’hésitez pas à nous contacter, nos équipes vous répondront dans les plus brefs délais.

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